De nombreuses personnes se sont tournées vers l’ostéopathie pour diverses raisons (Philosophie, thérapeutique ou business), Et depuis l’apparition des décrets en 2007, la réglementation des formations a provoqué une démultiplication des écoles en France.

« Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Le nombre d’ostéopathes autorisés à user du titre en janvier 2011 est de 14 332. Ce chiffre, en augmentation de presque 25% en un an, est inquiétant pour le devenir de l’ostéopathie, mais il était prévisible depuis plusieurs années » exprime le SFDO.

Que vont devenir ces ostéopathes fraichement formés d’ici à 2 ans ?

Si nous partons du postulat qu’un Français sur 4 consulte un ostéopathe, un fichier de 2000 noms présuppose une densité de population par ostéopathe quatre fois supérieure pour pouvoir vivre correctement.

Au rythme où vont les choses, les jeunes ostéopathes français n’auront alors pas d’autre solution que de devoir s’expatrier. Il faudrait pouvoir apporter l’ostéopathie dans des pays économiquement plus vulnérables ou dans des pays où la santé n’est pas formalisée.

Idée reçue, L’ostéopathie est une discipline lucrative.

Remontons le temps :
L’ostéopathie des années 70 n’était pas réglementée. Tout le monde pouvait exercer l’ostéopathie et les ostéopathes risquaient de se voir stopper pour exercice illégal d’un métier de santé. Majoritairement, ces ostéopathes étaient des Kinésithérapeutes qui allaient se former à l’étranger (ex : en Angleterre), afin de pouvoir disposer d’une formation d’Ostéopathe.

Puis, sont apparues les formations d’ostéopathie en France, des formations dans un premier temps continues, puis des formations à temps pleins (pour les personnes non issues du milieu médical).

Le virus de l’ostéopathie s’est vite transmis telle une épidémie, rendant les formations anarchiques, de nombreuses écoles se sont formées, sans connaitre le réel niveau, avec des formations hétérogènes d’une école à l’autre. (Ce problème a été partiellement résolu par le décret de 2007 visant à réglementer la formation pour la profession d’Ostéopathe)

Un bon nombre de personnes se sont engagées dans cette profession (notamment à partir des années 2000) en estimant le potentiel financier qu’elle pouvait avoir (choses qui étaient vraies il y a 20 ans, lorsque les ostéopathes de France se faisaient rares), par dépit de la médecine, ou simplement par fascination (élément rassurant).

L’ostéopathie va persister par « la formation » et, au regard du nombre d’écoles d’ostéopathie en France, il y aura une demande réelle dans l’enseignement.

Que penser de tout ça ?

L’ostéopathie risque de s’asphyxier en raison du recyclage de connaissances internes aux écoles, créant tels des mariages consanguins des tares génétiques. (nombre de jeunes ostéopathes peu expérimentés supérieurs aux grandes mains ostéopathiques)

Le modèle économique est en train d’avoir raison de l’ostéopathie, détruisant cette discipline noble par l’appât du gain au détriment de la recherche de l’état de santé. La surpopulation d’ostéopathe en France ne pourra donc être résolue que par la mise en place d’un numérus clausus.

À long terme, on risque une perte de l’ostéopathie historique, pour arriver à une forme de mongolisme thérapeutique appelée technique ostéopathique, dénuées de sens et de philosophie, pratiquées par des professionnels de santé considérant la discipline ostéopathique comme des outils thérapeutiques isolés. L’ostéopathie se verrait disparaître par l’absence de prise en charge du patient dans sa tri-dimensionnalité (psychisme, musqulo-squelettique et viscérale)

Partageons la connaissance, et serrons-nous les coudes pour un développement durable et constructif de l’ostéopathie en France.